Nietzsche
entretient avec l'œuvre de Spinoza une relation ténue, complexe et pourtant
forte. Il est particulièrement sensible à la part de subversion qu'elle recèle.
La place attribuée par Spinoza à la joie et à la vie permet d'envisager une
véritable affinité entre les deux penseurs. Plusieurs études récentes
ont été consacrées à cette question
"Je suis
très étonné, ravi ! J’ai un précurseur et quel précurseur ! Je ne connaissais
presque pas Spinoza. Que je me sois senti attiré en ce moment par lui relève
d’un acte "instinctif". Ce n’est pas seulement que sa tendance
globale soit la même que la mienne : faire de la connaissance l’affect le plus
puissant - en cinq points capitaux je me retrouve dans sa doctrine ; sur ces
choses ce penseur, le plus anormal et le plus solitaire qui soit, m’est
vraiment très proche : il nie l’existence de la liberté de la volonté ; des
fins ; de l’ordre moral du monde ; du non-égoïsme ; du Mal. Si, bien sûr, nos
divergences sont également immenses, du moins reposent-elles plus sur les
conditions différentes de l’époque, de la culture, des savoirs. In summa : ma
solitude qui, comme du haut des montagnes, souvent, souvent, me laisse sans
souffle et fait jaillir mon sang, est au moins une dualitude. - Magnifique
!"
Friedrich
Nietzsche, Lettre à Franz Overbeck, Sils-Maria, le 30 juillet 1881. (Cité dans
Le Magazine Littéraire, n° 370, consacré à Spinoza, traduction de David
Rabouin).
Nietzsche mantiene con la obra de Spinoza una relación sutil,
compleja y aun así fuerte. En particular es sensible a la parte de subversión
que encierra. El lugar que Spinoza le atribuye a la alegría y a la vida permite
considerar una real afinidad entre los dos pensadores. Varios estudios
recientes han abordado este tema.
"¡Estoy muy sorprendido, encantado! Tengo un precursor
y ¡qué precursor! Apenas conocía Spinoza. Que me haya sentido atraído por él ahora
proviene de un acto "instintivo". No sólo porque su tendencia general
sea la misma que la mía: hacer del conocimiento el afecto más poderoso - en
cinco puntos capitales me encuentro en su doctrina; sobre estas cosas este
pensador, por más excepcional y único que sea, me resulta verdaderamente muy
cercano: niega la existencia de la libertad de la voluntad, de los fines, del
orden moral del mundo, del no- egoísmo; del Mal. Si, por supuesto, nuestras
diferencias son igualmente inmensas, al menos se deben más a las diferentes
condiciones de época, la cultura, los saberes. En suma: mi soledad que, como desde lo alto de
las montañas, a menudo, a menudo, me deja sin aliento y me hace brotar la
sangre es al menos una dualidad. – “¡Maravilloso!"
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